Michigan-Wacker Historic District, 35 East Wacker Drive, Chicago, 1930
- Tu as trois secondes pour ouvrir cette putain de porte, où c’est ta tête que je vais ouvrir en deux… Nos regards se croisent, une goutte de sueur coule le long de sa joue. Il observe la salle et cherche à gagner du temps. Le coup de cross de mon pistolet-mitrailleur Thompson dans sa tempe lui arrache un cri inhumain. Il obéit de suite. Ils finissent tous par obéir. La porte est très lourde et son ouverture vraiment lente. Il faut garder son sang-froid. Nous braquons le 35 East Wacker depuis plus de 2 minutes et 50 secondes et les flics peuvent débarquer à tout moment. - Magne toi putain ! Il s’exécute encore plus rapidement tout en se pissant dessus. Encore quelques secondes et mes gars pourrons récupérer les bijoux livrés la veille, un tuyau donné par un flic grassement payé. 200 000 dollars de bijoux non référencés, c’est un coup énormissime. Un bruit lourd et grave résonne depuis l’entrée du bâtiment, suivi de plusieurs petits coups. - Le signal ! Prenez le maximum et tirez sur tout ce qui bouge une fois dehors ! Observant la rue depuis l’entrée de l’immeuble, le guetteur vient de frapper la porte pour nous avertir, c’est le début de la fin. Pas le temps de prendre la totalité des bijoux que les armes défouraillent déjà dans la rue. Les sirènes s’affolent, nos cœurs battent la chamade. En sortant du bâtiment, je tire immédiatement sur le véhicule de police qui s’est stationné à environ 30 mètres de notre position. J’en touche un à l’épaule, et l’autre à la tête, il en reste encore deux. Mon arme est parfaitement réglée et prête aux pires horreurs. - Démarre putain, mais démarre ! Notre véhicule accélère le plus rapidement possible pour évacuer la zone. Pas le temps de fermer la portière, je me tiens à la poignée installée sur le toit qui permet de se stabiliser lorsque le véhicule roule et tire toutes les balles qui me reste dans le chargeur. - Recharge le ! recharge le ! Pendant que Steven recharge ma Thompson, j’utilise la seconde qui était placé sur la banquette arrière. En voyant le chargeur tambour, je jubile. 100 balles de calibre 45,9 mm, ce sera un massacre. - Putain ! ça va saigner ! Un second véhicule de police nous poursuit, puis un troisième et un quatrième. Chaque camp se tire dessus tout en roulant à plus de 70 km/h dans les rues de Chicago. Lors d’un échange de balle, Steven est touché à la tête et son oreille s’arrache. Il y a du sang partout. Une seconde balle me blesse à l’épaule gauche et manque de me faire tomber du véhicule. J’ai la rage et je balance toute la sauce sur les pneus et les conducteurs des véhicules, pendant que Bobby tire sur les flics qui essaient de nous tuer. Dans la rue, les gens sautent sur les trottoirs, courent pour se mettre à l’abri dans les boutiques, certains se font fracasser par les véhicules. - Merde ! Tommy, notre conducteur, percute un landau et sa mère qui traversait la rue. La femme est déchiquetée par le capot de notre Ford et son bébé s’écrase sous les roues de la voiture. Tommy vomit tout en essayant de se concentrer sur la conduite. Le moment est difficile, mais pour 200 000 $, nous devons tenir jusqu’au bout, qu’importe le prix humain à payer. C’est la guerre, et les prochaines secondes permettront de savoir quel camp sera le vainqueur. Il faut se concentrer, il faut respirer lentement. Le conducteur d’un des véhicules de police est comme possédé, de la bave coule depuis sa bouche, il ressemble à un chien enragé qui n’existe à cet instant que pour m’ôter la vie. Je me concentre avec encore plus d’intensité, je le vise, respire de plus en plus lentement et tire. Le pare-brise devient rouge au moment où la balle explose le crane du conducteur. Le véhicule de police termine sa course dans un camion de livraison de lait, suivi du deuxième véhicule qui lui collait au cul. L’explosion est impressionnante, je n’ai jamais rien vu de si beau dans ma vie. Le troisième véhicule s’écrase contre le camion et explose à son tour, les policiers sont en flamme et hurlent de douleur. - Tommy, accélère ! accélère ! Il y a encore une caisse qui nous suit ! Derrière nous, le dernier véhicule de police est plus récent et son accélération est puissante. Le conducteur, pied au plancher et rempli de haine, percute le coffre de notre caisse pour nous renverser. Malgré ma douleur à l’épaule gauche, je serre de toute mes forces la poignée pour ne pas tomber et me faire rouler dessus. Un des flics tire sur notre pneu arrière droit, notre véhicule zigzag et Tommy a du mal à maitriser la bagnole. C’est à ce moment que tout a basculé. Bobby, devenu complètement dingue à cause de l’adrénaline, balance à travers le pare-brise brisé de la bagnole des flics une de ses grenades. L’explosion est si puissante que les corps des policiers sont arrachés en petits morceaux au moment même où le coffre de notre Ford est broyé par la déflagration et se détache de la structure. Par miracle, la bagnole continue de rouler et nous nous enfuyions le plus rapidement possible. Grâce à une chance incroyable, nous venons de remporter une bataille contre la police et l’argent va couler à flot pour le restant de nos jours.
FIN
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