Grands Anciens /1 : invisible

- Faut vraiment réparer la porte de cette grange !

L'air est frais ce matin, plus que d'habitude.

Tod se retourne brusquement, comme si quelqu'un l'observait depuis la forêt.

Les arbres bougent bizarrement aujourd'hui.

Au loin, des oiseaux s'envolent, certains sont terrorisés, comme si les ténèbres se présentaient devant eux.

Tod observe la scène avec intérêt. En même temps, avec le confinement décrété par le président Trump, l'activité de son entreprise de coupe de bois est à l'arrêt.

- Qu'est-ce que...

Il à du mal à comprendre ce qu'il voit.

Au loin, les oiseaux réalisent des vagues, comme si quelque chose les frappaient depuis le ciel pour les attirer vers le ciel.

Chaque nouvelle vague est accompagnée de cris de douleur, comme si les oiseaux souffraient. Certains tombent pour ne plus se relever, d'autres donnent l'impression d'attaquer une force invisible.

Soudain, un hurlement. Comme un cri de l'enfer, comme une symphonie infernale composée de plusieurs voix d'hommes, de femmes et d'enfants hurlant de douleur.

Tod en tombe dans les pommes tellement l'intensité du cri est insupportable.

En quelques instants, les oiseaux meurent, les arbres sont déchiquetés. La scène est horrible, comme une scène de guerre qui se termine et qui laisse derrière elle la mort dans sa plus grande expression.

Grange de Tod, deux heures plus tard.

- Houuu.

Tout son corps tremble, son crâne le fait souffrir.

- Qu'est-ce que j'ai encore foutu...

Il se masse la tête, puis se lève lentement. Tod pose son regard automatiquement vers la forêt.

- Mon Dieu... La forêt...

Malgré la douleur, il décide de s'y rendre pour comprendre. Il se déplace de plus en plus vite, mais ressent parallèlement de plus en plus comme un malaise, comme un truc qui cloche et que son corps ressent sans comprendre de quoi il s'agit.

Forêt, six minutes plus tard.

Sur place, un groupe de sept personnes s'est composé comme un groupe d'expert qui cherchent des traces pour comprendre.

- Tod ! Tod ! Tu as vu ?

Tod arrive en courant tout en boitant un peu.

- Tout ! J'ai tout vu ! C'est quoi ? Mon Dieu c'est quoi ?

- J'en sais rien, mais si ça revient, j'ai mon fusil pour régler ç...

Ce qui va suivre est sans nom.

Le corps de Steeve est écrasé, comme un accordéon qui se ferme sur lui-même pour être rangé par la suite dans une boîte. Le corps est écrasé par une force invisible.

Des jets de sangs sont expulsés de tout son corps, son bras droit est coupé net, pendant que sa jambe gauche se casse en deux dans un bruit terrifiant.

Steeve n'est plus.

Il est une chose sans vie, comme un écrasé de pomme de terre transformé en purée.

La scène est insupportable à voir. Un mélange de chaire, de sang, d'os et de viscères.

Et l'odeur... L'odeur est impossible à comprendre tant qu'elle ne se présente pas à vous pour la première fois.

- Courez ! Courez tous !

Un deuxième, puis un troisième, puis pratiquement tout le groupe est écrasé par la chose invisible, violente, puissante et surtout immense...

Tod cavale comme si les ténèbres étaient à ses trousses.

Il court tout droit, vers sa ferme, dans l'espoir de vivre un peu plus longtemps que les autres.

Sans comprendre ce qu'il se passe, une main l'agrippe et le met à l'abri, dans un genre de fourré.

- Mais qui êtes-vous ?!

- Chut... Cool, restez cool... Il est là.

Tod est pétrifié de peur.

Le sol tremble légèrement. Un bruit sourd prouve la présence de la chose.

Des arbres s'écartent, d'autres oiseaux s'enfuient lors du passage de cette puissance.

Puis plus rien. Plus de bruit, le silence...

Tod à le cœur qui bat la chamade.

- Restez silencieux, le pire est à venir.

Le pire ? Tod sent son corps l'abandonner.

- Restez concentré... J'ai besoin de vous pour le renvoyer chez lui.

- Chez lui ?

Tod ne comprend toujours rien à cette situation incroyable.

- Ici, une force est à l'œuvre qui dépasse vos connaissances d'humain.

Le regard des deux hommes se croise.

- Mais qu'est-ce que c'est nom d'un chien !

- Il s'agit d'une puissance. Il porte plusieurs noms suivant le pays où la culture, mais ils sont connus sous le nom de "Grands Anciens".

- "Ils" ? Parce qu'il y en a d'autres ?!

- Si vous saviez...

- Qu'est-ce qu'il fait là ? C'est quoi ce bordel !

- C'est une anomalie. Pour une raison inconnue, une porte s' est ouverte, une porte qui aurait due rester close. Une porte provenant d'un monde d'horreur et de mort... Le monde des Grands Anciens doit rester fermé, il ne doit jamais s'ouvrir sur le nôtre, mais parfois, quelque chose cloche et cela représente toujours une catastrophe à l'échelle humaine.

- Que faut-il faire ? Je ne comprends rien ! MAIS SAUVEZ-MOI BORDEL ! Comment battre une chose impossible à voir !

- Plus pour longtemps... Dans quelques instants, nous pourrons la voir, et nous aurons quelques secondes pour agir.

- Comment faire ?

- Mes hommes sont dans les arbres. Ils vont utiliser une poudre pour le rendre visible. Notre fenêtre de tir sera très courte.

- Que dois-je faire ?

Tod se sent maintenant investi d'une mission.

- Prenez ce boîtier, lorsque je vous le dirait, appuyez sur le bouton, mais seulement à mon signal. J'ai perdu 34 hommes depuis ce matin, j'ai besoin d'aide.

- D'accord ! Le signe, le bouton, c'est clair !

- Préparez-vous, j'y vais !

Soudain, le calme fait place à la tempête. En quelques instants, la chose invisible se déchaîne, écrasant tout sur son passage.

Un des soldats déclenche la machine qui libère la poudre.

Ce qui se présente à eux est sans nom. Une forme, une chose de plus de trente mètres, avec un visage impossible à d'écrire. Il s'agit d'un blasphème, d'une forme si l'aide et si affreuse qu'une partie des soldats hurlent de terreur pour tomber dans les pommes ou mourir d'une crise cardiaque fulgurante.

La chose est tellement violente que des membres arrachés volent et finissent par joncher le sol. L'air est remplie de sang et de terreur.

- Le bouton ! Le bouton ! Pitié le bouton !

Le responsable de l'équipe, de nature calme et serein, est prit d'une crise de paranoïa aiguë. Ses cheveux deviennent blancs, son corps est vieilli de 20 ans, cette vision est la chose de trop dans sa vie.

- Le bouton... Mon Dieu le bouton...

Il s'effondre pour ne plus se relever.

Tod est paralysé. La chose innommable représente le pire des peurs les plus profondes de l'humain. Rien ni personne ne devrait jamais voir cette chose sous peine de devenir fou.

Quelque chose rend Tod lucide pour la dernière fois de sa vie.

Il appuie sur le bouton.

Une décharge électrique se déclenche. La chose hurle de tout son souffle.

Un tremblement de terre se présente à la terre pour libérer sa fureur.

Les arbres qui restent sont arrachés du sol et tombent sur Tod qui meurt sur le coup.

Un bruit électrique résonne dans la forêt pour laisser place au silence.

La créature n'est plus.

Forêt. 26 minutes plus tard.

- Aidez-moi... Pitié...

Un des soldat s'est réveillé.

- M. Un survivant.

- Tuez le. Aucun survivant.

- Bien M.

L'homme en noir lui tire une balle dans la tête.

- Prévenez le président. La situation est sous contrôle. Inventez une histoire de gaz qui a soufflé la forêt ou n'importe quoi d'autre aux médias. Personne ne doit savoir.

- Ce sera fait gouverneur.

Personne ne doit jamais connaître cette vérité, pense le gouverneur...

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* L'image a été créée par François BARANGER et provient du livre "L'appel de CTHULHU".

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