- Mais que se passe-t-il ? Ce matin, il y a beaucoup de vent, mais Raphaël ne le ressent pas. Il observe autour de lui. Assise sur un banc public, une femme retient son chapeau avec sa main droite. - Bonjour Madame, dit Raphaël en se penchant vers elle. La femme au chapeau l’ignore complètement. - Quelle grossièreté, pense-t-il. Le vent est de plus en plus violent, comme si une tornade se préparait à raser la ville entière en libérant sa fureur. Raphaël observe ses vêtements qui devraient se déchainer à cause de la tempête qui approche, mais rien ne se passe. Aucune réaction, aucun mouvement. Il décide de s’abriter de la pluie qui commence à se présenter à lui en courant vers un abri bus. Même la pluie, il ne la sent plus… De plus en plus inquiet, Raphaël essai vainement de converser avec les gens afin de se rassurer un peu, de comprendre ce qu’il se passe ou n’importe quoi d’autre. Mais rien n’y fait, personne ne lui répond, personne ne le remarque, Raphaël est comme invisible aux yeux du monde. Au loin, il constate une sorte de lueur, de couleur blanche et bleue, qui vibre comme une vague. Il est fasciné par cette lumière qui l’attire, comme si quelque chose lui disait de s’y rendre et que sa vie entière en dépendait. Il court de toutes ses forces pour se rapprocher de cette source lumineuse qui parait proche mais loin en même temps. Soudain, un bruit. Comme un son provenant d’un tambour maléfique qui décide de se déchaîner afin de libérer une force qui ne devrait sous aucun prétexte se présenter devant les hommes. Raphaël s’arrête net pour se concentrer et comprendre ce qu’il se passe. Derrière lui, au loin, une autre lueur, mais sombre cette fois. Quelque chose se matérialise, une forme, une forme hideuse. De la lueur blanche se dessine également une forme humaine, avec ce qui ressemble à des ailes, grandes, très grandes. Son cœur bat très fort, il a peur mais est rassuré en même temps. Raphaël se sent perdu, abandonné, punit sans vraiment savoir pourquoi. A sa gauche, l’ombre ténébreuse se rapproche lentement. La forme de son sourire laisse à penser qu’elle se délecte de l’instant. A sa droite, un genre d’ange, merveilleux, lumineux se rapproche lentement lui aussi, tout en lui souriant avec bienveillance et amour. Ils ne sont plus qu’à quelques mètres, quelques centimètres, à quelques secondes de le toucher. Puis, au moment où Raphaël décide de fermer les yeux dans un élan de protection envers lui-même, une mélodie se met à vibrer. Imaginez des sons merveilleux qui vibrent, volent, tournent autour de vous comme des vagues et qui traversent votre cœur avec amour et apaisement. C’est ce qu’est en train de vivre Raphaël. Une douce mélodie le berce et le rassure. Il ouvre enfin les yeux. Des larmes coulent sur sa joue. Devant lui, un être, ou du moins quelque chose qui pourrait être analysé de la sorte le regarde. Cet être est grand, beau, avec des cheveux bouclés et une prestance naturelle qui donne envie de lui faire confiance. - Tu es en train de vivre la Divine dichotomie Raphaël. Parfois, deux choses contraires peuvent se compléter. Raphaël observe les deux êtres qui allaient le toucher et constate qu’ils sont désormais à l’écoute de la puissance. - Ce que tu vois ici représente ce qui est produit par toi. Tu es autant dans la lumière que dans les ténèbres. Non pas que les ténèbres existent, mais parce que tu as créé ces ténèbres pour expérimenter l’inverse de l’amour. Mais savais-tu, mon bien-aimé, que tu n’as pas besoin de vivre l’inverse de l’amour pour l’expérimenter à jamais ? Savais-tu que tu pouvais décider aujourd’hui et maintenant que désormais, ta vie serait autre chose ? C’est mon plus grand cadeau envers toi, ma jolie création : te donner les outils pour vivre une vie remplie d’amour et surtout, sans souffrance. Raphaël libère quelques larmes, comme si ce message était la révélation qu’il attendait depuis toujours. - Ne plus souffrir ? Je peux ne plus souffrir dans ma vie ? demande-t-il avec une petite voix tremblante. - Tu te demandes s’il existe un chemin plus court, plus rapide pour ne plus souffrir et vivre pleinement qui tu es dans cette vie. La réponse est oui. Et ce chemin est tellement simple, ce chemin représente une promesse tellement grandiose et incroyable que certains ne l’écouteront jamais. - Que dois-je faire ? Raphaël est émerveillé par cette conversation. - Lorsque tu retourneras sur terre, tu expérimenteras la vie sous une autre forme, en changeant ta façon de penser. - Pardon ? Sur terre ? Mais je suis sur terre, qu’est-ce que cela veut dire ! - Tu es sur terre, mais sur un plan d’existence différent. - Pardon ? Raphaël se sent perdu. - Mon bien-aimé, tu as décidé, dans un élan de désespoir et de tristesse, de t’ôter la vie en avalant des médicaments. - Mon Dieu… Je ne pensais pas avoir réussi… - Mon bien aimé, le moment est arrivé pour toi de comprendre qui tu es, comme qui est chacun autour de toi et de le rappeler aux autres. Je vais te rappeler ceci : « Le but de ta vie est de devenir la version la plus grandiose de toi-même, de te rappeler qui tu es (une partie de l’univers et de la Source) et le rappeler aux autres. Tu n’as rien à faire d’autres et tu ne seras jamais seul pour faire tout cela. D’ailleurs, tu n’as jamais été seul, à aucun moment et d’aucune façon, car je ne t’ai jamais abandonné. - C’est vrai ? demande Raphaël les yeux remplis de larmes. - Comment pourrais-je abandonner ma création, c’est impossible et cette situation n’existera jamais. Tu es une partie de moi, nous sommes taillés dans la même étoffe, nous sommes la même étoffe et j’expérimente la vie et le monde à travers toi, car vous êtes toutes et tous mon individualisation sur terre. Alors maintenant, tu vas retourner chez toi et apporter au monde le réconfort et l’amour qui lui manque. Va, mon enfant, et aide le monde à guérir. En quelques instants, Raphaël ressent une douce chaleur qui l’entoure et qui le berce. Ses yeux se ferment et il s’endort délicatement dans un sommeil profond et merveilleux.
Chambre de Raphaël, quelques minutes plus tard.
Raphaël se réveil lentement. Il ouvre les yeux et prend connaissance de son environnement. En tournant la tête sur sa gauche, il distingue les médicaments qu’il avait avalés quelques heures plus tôt. Sur sa droite, il remarque la lettre qu’il avait laissé à qui la trouverait, une lettre de désespoir et de souffrance. Après plusieurs minutes sans bouger, il décide de se lever. Dans son esprit, la conversation qu’il vient d’avoir tourne en boucle. - Je dois guérir le monde… Ces mots résonnent au fond de lui comme un appel, comme une mission. - Je dois rappeler au monde comment ne plus souffrir…
* Ce texte est une création originale de H.L Noctis protégé par droit d'auteur. Vous pouvez le partager à condition de citer la source et le site.
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