1
- Arf… Qu’est-ce qui m’arrive, je me sens tout drôle…
Tout est sombre autour de moi. J’ai l’impression d’être mort tout en étant vivant.
- Que se passe-t-il ? où suis-je ?
Aucune repère, tout est noir.
Curieusement, je me sens léger, comme si je flottais, tout en étant bien conscient de mon corps.
Un flash lumineux éclair la zone.
Tout devient très jolie, le sombre fait place à la lumière. Les couleurs sont si belles. Mon Dieu… tout est si beau…
J’ai comme l’impression d’être bercé par l’univers entier.
Tout est si calme… serein… je me sens tellement bien.
Une curieuse envie de dormir se présente à moi.
Je me laisse faire et ferme les yeux…
2
J’ouvre les yeux subitement.
Autour de moi, je vois des colonnes comme celles de la Grèce antique. Il y a des gens qui m’observent, habillés d’une toge romaine.
- Qu’est-ce que je fais là ? j’ai l’impression de flotter.
Je me sens vraiment bizarre et j’ai l’impression d’être dans un rêve.
Certains me font un signe, d’autres m’ignorent.
J’ai l’impression de me réveiller dans un marché, avec des odeurs, des couleurs, c’est très agréable.
Cette situation est vraiment particulière… hier soir, j’étais chez un ami que j’ai quitté vers 00h40 pour rentrer chez moi, mais black-out total, je ne me souviens de rien. La soirée était sans doute trop arrosée.
- Bonjour, s’il-vous-plaît, pourriez-vous m’aider ?
Elle me regarde en souriant, mais aucun mot pour me répondre.
Tout le monde me sourit, chacun à l’air si gentil.
- Mais ! mon corps ! il est comme translucide !
Je peux le toucher, je ressens la paume de ma main qui touche ma peau, mais on dirait que mon corps disparait !
Je commence à paniquer. Mon cœur s’emballe.
Une femme m’observe et s’approche lentement vers moi tout en me faisant un signe de la main, comme si elle voulait que je la remarque pour ne pas avoir peur.
- Ne vous inquiétez pas, me dit-elle d’une voix douce et agréable, vous allez simplement quitter le stade 2.
- Le stade quoi ?
Elle sourit gentiment.
- Le stade 2 après la mort.
Un courant électrique me parcours le corps.
- Je… alors c’est vrai ? je suis vraiment mort ?
- Oui, dit-elle, mais ce n’est pas la fin. Vous allez rejoindre le stade 3. Vous êtes un rapide contrairement aux autres.
- Mais comment ça ? rapide dans quoi ?
- Certains passent des années entre le stade 1 et 2. Vous, c’est tout l’inverse, vous les avez traversés très rapidement.
Tout est très bizarre, mais quelque chose me dit que tout est normal.
Je commence à me calmer, à être plus serein.
- Maintenant, vous allez vous rendre vers le stade 3.
Elle est tellement jolie, elle me rassure, elle m’envoute.
- Qu’est-ce que le stade 3 ?
Vivement sa réponse, j’ai besoin de savoir.
- C’est le retour à Dieu.
Je ne trouve aucun mot pour répondre à cela. Quelque chose m’en empêche, comme une douce chaleur qui m’entoure et me fait du bien.
Tout devient très flou autour de moi. L’environnement se pixelise lentement, très lentement, puis entame la pixellisation d’une autre création, un autre lieu.
3
- Bienvenue, mon bien-aimé. Devant moi, un être magnifique. Si beau que j’en pleure toutes les larmes de mon corps. - Bonjour, dis-je un peu bêtement. Il me sourit avec tellement de beauté que le moment me parait magnifique. - Je suis heureux de t’accueillir chez toi, mon enfant. - Vous êtes Dieu ? - Depuis la nuit des temps, j’ai reçu beaucoup de noms, celui-ci en fait partie. Appelle-moi comme tu le souhaites. A ce moment précis, quelque chose en moi s’active, comme un élément endormi depuis trop longtemps. Je me sens vraiment bien, en sécurité et aimé. Je n’ai pas de mots pour décrire la magnificence du moment. - Quelqu’un m’a dit que je partais vers le stade 3, c’est vrai ? - Absolument. Il m’observe avec amour tout en me laissant du temps pour me remettre de tout cela. - Je n’ai rien compris à tout cela, est-ce que vous pourriez m’expliquer ? - Je vais t’expliquer cela avec tellement de simplicité qu’il te seras impossible de ne pas comprendre. Premièrement, tu peux me tutoyer, car tu fais partie de moi et aucune de mes parties n’est séparé de moi. Deuxièmement, je vais simplement te rappeler des éléments que tu connais déjà au fond de toi. Es-tu prêt ? - Je le suis ! - Hier soir, tu étais chez un ami. Tu avais beaucoup bu. En le quittant pour te rendre à ton domicile, tu es tombé dans un coma éthylique. Tu étais seul dans la rue et tu t’es étouffé. Lorsqu’un être quitte son enveloppe terrestre comme tu viens de le faire, il vit les 3 stades après la mort. Le premier consiste à te faire comprendre que tu n’es pas vraiment mort et que quelque chose d’autre existe. Lorsque tu te rends compte de cela, tu t’endors tranquillement et te réveille au stade 2. Le stade 2 consiste à te faire vivre ce que tu croyais devoir vivre après la mort. Suivant tes croyances, tu te crées un paradis, ou un enfer. Certains n’expérimentent pas le stade 2, ils se dirigent immédiatement vers le stade 3, d’autres restent quelques temps bloqués dans le premier stade. Tout dépend de tes pensées et de tes croyances d’avant. - Le stade 2 est comme une punition ? - Absolument pas, mon bien-aimé. Il n’y a aucune punition, aucun enfer. Seul l’amour existe. Si tu vis l’enfer au stade 2, il ne durera pas longtemps, car tu ressentiras au fond de toi que quelque chose cloche. C’est toi qui décide de vivre cet enfer, car tu en es profondément convaincu suivant tes croyances terrestres au moment même où tu rejoins le stade 2. Mais en vérité, aucun enfer n’existe, et je ne le permettrais jamais. - Donc lorsqu’une personne se rend compte que l’enfer n’existe pas, tout s’arrête ? - Tout s’arrête, immédiatement, de suite. - Et cette personne se dirige vers le stade 3 ? - C’est exactement cela. - Donc si quelqu’un est convaincu qu’en mourant il rejoindra Dieu, il passera de sa mort terrestre au stade 3 immédiatement, c’est cela ? - Absolument ! - Pourquoi certains doivent-ils vivre les stades 1 et 2 ? Pourquoi ne viens-tu pas les sauver ? - Je ne peux aller à l’encontre du libre arbitre. Et combien même tu penses que je dois les sauver, toutes les situations vécues à travers le stade 2 n’existent pas. Elles sont illusoires. Tu comprends donc qu’il n’y a rien à sauver, juste à attendre le retour de ses bien-aimés. - C’est incroyable… Et maintenant, que dois-je faire ? - La question n’est pas de savoir ce que tu dois faire, mais ce que TU veux faire. - Pardon ? - La vie est un processus de création, pas une obligation. Le but de ta vie est de devenir la version la plus grandiose de toi-même, de te rappeler qui tu es et de le rappeler aux autres. Alors la question ultime est la suivante : maintenant que tu es revenu à Dieu, maintenant que tu es revenu chez toi, que vas-tu créer ? - C’est tellement beau ce que tu dis. - Ce que j’exprime est la simple et unique vérité. - Et quelle est cette vérité ? - Nous sommes tous un. Nous provenons de la même étoffe, nous sommes la même étoffe. J’expérimente la vie à travers vous et vous l’expérimentez à travers moi. Il n’y a pas un peuple élu, vous êtes toutes et tous les élu(e)s, car vous êtes toutes et tous ce que je suis. - Je suis Dieu ? - Oui… et tu le seras à jamais. - Je t’aime tu sais. - Je t’aime aussi mon bien-aimé, tu n’imagines pas à quel point je peux t’aimer… Alors va, maintenant, et devient le créateur que tu as toujours été.
Fin
Ce texte est une création originale de H.L Noctis protégé par droit d'auteur. Vous pouvez le partager à condition de citer la source et le site.
Je te remercie !
Étant friand de réflexions métaphysiques, je ne suis pas déçu, d’autant que je me suis intéressé aux expériences de mort imminente au travers de l’intrication quantique, et je dois dire que cela me fascine. Ton récit est agréable lire, il propose des réponses à des questions insolubles par un cheminement de phases pour le moins déconcertantes, on sent vraiment une rupture entre chaque stade au fur et à mesure de ton récit. C’est très prenant, je continuerai à te lire ! 😁